Les principes de la quête de vision

… Car le problème n’est pas autre chose que de donner au monde moderne une signification spirituelle… rien d’autre que d’offrir la possibilité à des hommes et à des femmes d’entrer dans un état de maturité humaine, dans les conditions de la vie contemporaine.  « Joseph Campbell – Le héros aux milles visages »

Avant d’aller dans la Nature pour faire la Quête de Vision, nous allons parler du mythe. La Quête de Vision prend la vie, la concentre dans un laps de temps symbolique très bref et la marque par trois processus de base : la séparation (la naissance) ; le passage du seuil (la vie) et la réincorporation (la mort). Ces processus peuvent être renversés : la séparation (la mort), le seuil (passage à travers la mort) et la réincorporation (la naissance).

Par cette dynamique de base se déroulent tous les mythes du monde, dits et non-dits. La dynamique en elle-même est mythique et est la source du « mono mythe » ou du mythe archétypal, qui est la base de tous les mythes.

Le scénario de ce mythe est le suivant :

« Puis le héros/héroïne laisse tout derrière lui/elle, abandonnant sa mère, le monde et tout ce qui lui était cher, et part seul/seule et à l’écart dans un endroit sacré et magique où se trouve un secret, un trésor, une clé de transformation de soi et du monde. Dans ce lieu sacré , au sein de la Mère Terre, le héros/l’héroïne est testé  par Dieu ou les Dieux, ou le Grand Esprit, et fait face aux monstres de son karma. Pendant une longue nuit sombre de l’âme, l’aspirant attend la guidance sous forme de sagesse ou de force. S’il persévère, le chercheur est récompensé.

Il/Elle est revivifié, c’est la renaissance, l’œil intérieur est ouvert, une vision est perçue. Mais la condition principale de la vision est que le protagoniste moderne est testé par la Mère Terre et affronte les dragons du Karma. Pendant les longues nuits obscures, le héros attend la lueur de la vision. En charge du fardeau et du don de cette nouvelle vision, le héros doit alors retourner dans le monde des mortels et chercher à la faire renaître.

Dans ce lien, entre ce mythe et la quête de vision, on trouve l’essence de la formule thérapeutique qui forme la base de chaque quête. La quête de vision fournit simplement l’occasion à tout individu moderne (non pas à des individus, mais à des héros et des héroïnes) de vivre ce scénario de manière formelle et guidée, ce qui leur permet de mesurer qui ils sont aux modèles archétypaux et au mythe ;

« A mon réveil, et comme je sortais de la chaleur de mon sac de couchage, il m’est venu que toute la vie est une Quête de Vision en solitaire. C’est pourquoi, j’ai toujours su que la mort est belle et désirable. C’est pourquoi, j’ai une grande envie de la fin et du retour Chez Moi, dans le havre de paix et de réconfort. » Nous sommes entrés dans cette vie, comme nous allons dans la Quête de Vision-pas pour avoir du bon temps ou pour être heureux. Nous avions même anticipé les dangers, les inconforts, les défis, les sensations désagréables. Nous sommes venus quand même pour la vision et pour apprendre, grandir, changer et évoluer. Bien sûr, il y a des joies dans la vie, comme il y a à la fois des moments d’illumination et de délice dans l’endroit de la Nature que nous avons choisi pour la Quête de Vision ; mais notre expérience ici est seulement brodée de joie : la matière sur laquelle les dessins sublimes sont inscrits est le test qui arrive à la limite de la survie. Une vie, c’est la même chose. Je serai heureux de retourner au campement et de manger quelque chose après mon jeûne ; je serai heureux de retourner chez moi pour prendre un bain, et brosser mes cheveux. C’est la même chose avec la mort. Le Retour chez Soi. Se reposer. Puis c’est utiliser ce que nous avons appris dans cette vie pour des buts allant au-delà de notre imagination actuelle, à des niveaux de conscience auxquels nous pouvons seulement rêver. Alors mourir bien, c’est vivre bien pour rapporter le maximum d’enseignement chez nous, à nos gens. »  Gift Bearer (la Porteur de Don)

On dit souvent que notre monde moderne manque de mythe, que les gens ne se considèrent plus comme héros ou héroïnes. Dans notre expérience, ce n’est pas vrai. Ceux désireux de se placer dans un rôle conscient, celui du protagoniste, dans un rite de passage ont découvert que c’était facile.

Dans leurs journaux intimes et dans leurs attitudes, ceux qui recherchent la vision se décrivent ; ils ont tout laissé derrière eux ; ils ont fait face au dragon dans un endroit sauvage. Ils ont  capté le trésor du visionnaire ; ils s’en sont retournés avec des cadeaux à distribuer, avec des graines à planter ; dans leurs histoires, on y trouve les motifs des mono-mythes.

Comme nous écoutons les compte-rendus de ceux qui ont cherché une vision, nous observons que ces gens sont engagés pour créer un mythe. Ils font un langage des mots et des attitudes qui sont leur expression unique de leur envie d’être. Comme cette envie est finalement inexprimable, on ne peut la mesurer que par le mythe.

Ce qui est dit par la suite doit être compris comme des variations modernes sur les anciens thèmes comme la séparation, le passage du seuil et la réincorporation. Certaines expériences sont écrites à la première personne, d’autres à la troisième. Toutes illustrent la façon dont des gens dans le monde contemporain peuvent redonner une valeur spirituelle à ce monde, à travers leurs actions, leurs paroles et par les dimensions mythiques de leur participation à la Quête de Vision. Tout ceci illustre le besoin de notre culture moderne qu’il y ait des gens qui se transforment et le monde autour d’eux, grâce à leurs attitudes, révélant ainsi le plein potentiel d’un don  collectif : faire du mythe un cadeau.

Imaginez que vous avez décidé de faire l’expérience d’une Quête de Vision. Vous devez savoir depuis le début que c’est un rite de passage. C’est une expérience par laquelle un individu ou un groupe exprime de façon formelle l’atteinte d’un nouveau statut dans la vie, une expérience symbolique de mort et renaissance.

Dans les temps anciens, au sein des cultures plus traditionnelles ou primitives, les transitions de la vie étaient clairement définies. La naissance, l’enfance, l’âge adulte, le mariage, le troisième âge et la mort ont été rendus formels par des rites de passage. Dans la culture moderne, les transitions de la vie n’ont pas été si clairement définies ; on a enlevé la mythologie de la culture moderne.

En développement le progrès technique, la culture moderne a perdu les moyens traditionnels de se perpétuer par le rituel et des évènements importants, sources de croissance. Mais en mettant de côté ces anciennes  façons de passer ces traditions, qui ont fait leur preuve, nous avons appauvri nos vies ; il y a une faim de base qui ne peut être satisfaite par l’abondance matérielle ;

De nos jours, une transition de vie n’est pas vue en terme d’un événement unique, décisif, qui a la capacité de transformer et par lequel un nouveau statut est atteint. Nous trébuchons souvent à travers notre adolescence, nos vies de couple, nos séparations et nos divorces, nos déracinements géographiques, nos maladies graves, nos deuils et nos retraites, mal préparés à en faire l’expérience et à les comprendre. Nous ne voyons pas que par notre expérience, nous évoluons discrètement, étape par étape… avec de nombreuses petites morts et renaissances.

Un rite de passage est la réponse culturelle traditionnelle à une crise personnelle. Par le rite de passage des individus et des groupes s’ouvrent à la signification spirituelle de la crise. Le contact avec cette signification personnelle permet à Dieu, le Grand Esprit, La Force de Vie, la conscience suprême, de résoudre la crise et la transition est accomplie.

La Quête de Vision que vous avez décidé de vivre, a été tirée du passé. C’est un rite de passage primitif adapté aux besoins des gens vivant dans notre culture moderne. Elle est structurée de façon à s’inspirer de la puissance des anciens symboles et archétypes, mais seulement pour vous fournir des outils pour la création spontanée de vos propres mythes, rituels, heureux des compréhensions obtenues. Seulement, le support, la structure sur laquelle est basée de tels rituels, vous est fourni.

Arnold Van Gennep, dans son livre « les rites de passage » a identifié certains thèmes de base ou phases communes à tous les rites de transition. On peut comparer ces trois phases à l’ouverture d’une porte, le passage du seuil et le retour par la porte depuis l’autre côté.

La première phase est la séparation, la séparation des parents, de la maison, de la famille, du contexte de la vie quotidienne, des responsabilités du monde humain, des privilèges et de l’horloge – séparation du monde temporel. On demande à l’individu de tout laisser, de voir sa vie jusqu’à présent  comme terminée. On emmène la personne dans un lieu éloigné et on le prépare à la deuxième étape du rite de passage.

La deuxième phase est appelée le passage du « seuil ». Elle  comprend l’expérience directe et existentielle de la compréhension de la transition de vie. Le participant passe le seuil vers l’inconnu, armé des outils symboliques de la renaissance et entre dans un ordre universel qui est sacré et transmis et confèrent à l’individu de nouveaux droits, privilèges et responsabilités à son retour.

Cette phase à trois niveaux – séparation, seuil  et réincorporation – est la structure de base de la Quête de Vision. Le même processus peut être vu comme une métaphore de la dynamique de vie en elle-même : la séparation de la mère à la naissance : l’immersion dans le seuil : l’expérience de la vie et la réincorporation dans la Mère Terre par la Mort ; Entrer, être, retourner. Imaginez une vague se cassant, pausant et retournant à l’océan. Il faut noter que la vague en retournant dans la masse porte avec elle un résidu, une partie de rivage sacré.

Ce qui n’a pas été séparé, ne peut être entier. W.B.Yeats « Crazy Jane Talks with the Bishop »

D’abord, vous devez vous préparer à la séparation. Vous rencontrerez   d‘autres personnes qui ont décidé de faire l’expérience de la Quête de Vision. Vous parlerez de votre vie, de vos morts et de vos renaissances. Vous parlerez de vos propres mythes de vie et de leurs relations avec vos renaissances. Vous parlerez du monde que vous vous préparez à laisser derrière vous et le monde dans lequel vous retournerez. Après un moment, vous allez commencer à sentir un engagement de groupe partagé, qui lie le groupe ensemble dans la communauté et l’amour.

Le temps viendra où vous allez préparer votre sac, grimper dans le bus qui vous conduira dans la nature ; vous y resterez trois jours et deux nuits (un jour et deux nuits seuls, jeûnant et recherchant une vision). Le long voyage dans la nature vous séparera du  contexte de votre vie normale et vous mettra face à face avec le miroir de vos racines évolutives.

Que vous soyez à un tournant de votre cycle de vie ou seulement dans un besoin de renouveau pour maintenir un chemin choisi, vous retournez à la source d’où l’humanité a toujours tiré sa sagesse et sa force spirituelle – la Mère Terre nourricière ; vous suivez une orientation universelle vers un environnement physique largement exprimé dans les mythes et rituels de toutes les cultures de notre temps.

Ceux qui vous accompagnent comme « leaders » ne sont en fait pas du tout des leaders. Ce sont des sages-femmes. Elles vous accompagnent jusqu’à la dernière étape de séparation, mais elles vous laisseront passer le seuil seul. Elles vous remettront à vous-mêmes. Vous ayant conduit jusque là, elles se retireront pendant un jour et deux nuits dans votre  mémoire du monde que vous quittez.

Tous les rites de passage présentent une sorte de difficulté, risque ou test. Comme le temps de passer le seuil approche, vous pouvez être anxieux surtout, si vous n’avez jamais été dans la nature avant, ni couché à même le sol. Une telle anxiété est commune chez les marins et les explorateurs de la nature. Celle-ci est imprévisible.

Il y a toujours un élément de risque et la peur est toujours présente. La peur peut être une sensation nerveuse au creux de son estomac ou une grande panique. Le risque et la peur sont les deux alliées de la Mère Terre. Elle nous dénudent de l’orgueil, des œillères habituelles, réveillent nos sens endormis. Elles stimulent la capacité  d’innover, de créer de nouvelles façons de voir les situations.

Acceptez la nervosité et la peur. Plus le risque perçu est grand, plus le potentiel de croissance personnelle est fort et plus longtemps dureront les effets de l’expérience. Même quand vous commencez à vous préparer pour le voyage, commencez votre préparation du retour. Vous vous séparez parce que vous allez revenir mais non plus relié comme avant.

Alors vous allez marcher le plus dénudé que possible vers votre rendez-vous avec la Mère Terre, vous devez porter avec vous certains outils de la civilisation. Nous pouvons recapturer les antennes fines des premiers peuples vis à vis de la Nature. Nous pouvons seulement simplifier la barrière technologique élaborée derrière laquelle nous vivons des vies passives et en tant que « victimes ».

Comme vous rassemblez vos affaires pour vous apprêter au voyage, vous allez devoir faire de petits choix en ce qui concerne ce que vous allez laisser et ce que vous allez amener. Ce processus fait lui-même partie de la séparation ; du tri de ce qui, pour vous, est du matériel important et ce que vous osez laisser pour ce laps de temps bref. Votre sac à dos rempli est symbolique de votre attachement à la vie que vous laissez. Le poids de votre sac à dos est comme le poids de votre karma. Est-ce que vous voulez vraiment porter autant ? Comme le poids de la peur, cela peut vous empêcher d’arriver là où vous voulez aller.

Il y avait un endroit, au fin fond de la nature, qui vous connaissait et attendait votre arrivée. Vous deviez trouver cet endroit, où que cet endroit vous trouve. Peut être quelque chose vous a attiré – une pierre, une plante, un animal, le vent – et vous  vous êtes laissé trouver.

Ici, vous allez communier avec la Mère Nature. Vous vous nourrirez de son soleil et vous boirez de son air. Vous vivrez dans sa chair, mais vous n’êtes pas un parasite. Vous allez chercher votre place, votre fonction, votre raison d’être ici sur cette terre.

C’est l’endroit où vous allez voir comment chacune de vos actions vous est reflétée par le miroir de votre environnement. Ce que vous choisissez de semer ou  de risquer, vous allez récolter avec une conscience intense. C’est ici que vous allez vous engager dans l’échange sacré entre l’Humain et la Nature. Ce qui vous est donné, vous devez le rendre, à votre manière. Observez comment vous réagissez aux dons de la Nature, vous découvrirez le genre de don que vous seul pouvez donner.

Parlez aux Forces de votre endroit. Adressez-vous à elles avec respect individuellement. Invoquez l’esprit des choses qui poussent. Demandez de la force et de la patience pour endurer. Ecoutez ce que le vent, les étoiles, les choses mortes ou en décomposition ont à vous dire. Donnez une portion de votre eau de boisson à la terre dans votre lieu. Enlevez vos chaussures et marchez pieds nus. Roulez-vous en boule contre le sein de la Mère Terre jusqu’à ce que vous ayez réchauffé la terre froide sous votre corps. Rêvez les rêves du coyote, du renard, de l’ours, du lézard, du scorpion, du lapin, du serpent à sonnettes et du  corbeau. Rêvez les rêves du vent de la nuit.

Aucune nourriture ne passera vos lèvres pendant un jour et deux nuits. Vous avez choisi de jeûner, de suivre « une nuée de témoins », anciens et modernes qui ont voyagé sur ce chemin rituel de vision spirituelle.

Le processus de jeûne est comme celui de la préparation du sol pour y planter  une graine. Certains l’appellent un processus d’auto-purification. Le chercheur vide le corps pour que l’esprit puisse être rempli. En éliminant la nourriture du système, vous encouragez symboliquement la mort, qui attend de remplir votre vide. Vivre donc à proximité de la Mère Terre met la vie en valeur, la rend plus intense et terrifiante.

Un jeûne de deux nuits et un jour ne met pas en danger le corps. On peut se passer d’eau seulement quelques jours, mais on peut se passer de nourriture pendant des semaines. Aussi longtemps que vous boirez de l’eau, les effets du jeûne resteront principalement psychologiques. Comme vous n’aurez pas de repas autour desquels organiser votre journée, vous apprendrez beaucoup sur votre besoin de structure – et vous allez découvrir combien ce que vous pensez être la faim physique n’est réellement qu’une programmation sociale.

Le corps se consume littéralement pendant un jeûne. En fait, il brûle les impuretés du corps, purifie les canaux de l’âme. Le jeûne produit des sentiments de faiblesse, d’intensité, de vide, de fertilité, d’ouverture, de lourdeur, de légèreté, de désorientation, d’harmonie et de prise de conscience spirituelle. Frêle et complètement humain, maladroit et découvert, vous regardez dans le lointain et ressentez la rotation subtile de la terre. Ce mouvement vous prend dans une nausée du vide d’aspiration. Maintenant, vous êtes prêts à trouver la vérité dans la prière de la quête de vision Arapaho « Grand Esprit, aie pitié de moi. J’endure la faim, je n’ai rien à manger. »

Votre cercle de protection sera fait de 405 nœuds de prières qu’il vous faudra faire avant la quête de vision.

Chaque participant devra trouver dans la nature un bâton fourchu qu’il pourra vernir et décorer. C’est son bâton de Pouvoir.

Sur ce bâton, il lui faudra enrouler un fil de laine rouge sur lequel il aura attaché 405 nœuds de prières de quatre couleurs différentes et correspondant aux quatre directions. Une explication  sera donnée lors la réunion qui aura lieu une semaine avant la quête de vision.

Comme la lumière du dernier jour du seuil est avalée par l’obscurité, vous entrez dans le cercle de votre tombe. Durant la nuit, encerclé par les épineux de l’obscurité, vous attendez la mort.

Durant cette dernière nuit, vous pouvez vous exprimer comme vous le désirez, réciter vos prières, implorer vos implorations, projeter le désir de votre  cœur dans le vide de l’obscurité. Le ventre de la Mère Terre vous entoure inconsciemment. Les yeux sont aveuglés par l’absence de lumière. Vous êtes poussés et tirés par les forces irrésistibles et non ressenties. Il est inutile d’être impatient. L’obscurité s’installe, ponctuée par la lueur froide et infinie des étoiles, donnant un signe depuis l’espace perdu. Est-ce que la mort prendrait le masque d’un désir à sens unique qui attend d’être satisfait ?

Dans un laps d’éternité, la Mère Terre travaille à vous donner naissance ; imperceptiblement, vous entrez dans la lumière.

Les sweat lodges sont des cérémonies de purification du mental du corps et de l’esprit. Il y en aura une avant votre départ en solitaire et une à votre retour. Explications lors de la réunion.

Nous avons une page dédiée aux Sweat Lodges si vous souhaitez en savoir plus !

En réalité, toute chose est en feu, ou en train de rouiller ou de s’oxyder doucement ou rapidement. Des sous-produits de cette oxydation générale sont la chaleur et la lumière. Nécessaires à la reproduction de toute forme de vie, la chaleur et la lumière proviennent également du cœur d’un être humain. Tout comme le feu du soleil est le cœur de notre univers planétaire local, le feu du cœur est le centre de notre univers physique local. Comme nous nous déplaçons dans le monde avec le feu divin de nos cœurs, nous irradions de la lumière et de la chaleur ; Nous sommes ressentis par toutes choses.

Un feu est allumé au camp et maintenu pendant toute la durée de votre quête de vision par les gardiens du feu. Les nœuds de prières se consumeront laissant s’envoler tous les vœux.

Vous n’avez pas demandé le prénom qui vous a été donné, car vous n’étiez pas conscient pour vous nommer. Maintenant vous avez l’occasion d’acquérir le pouvoir et la responsabilité du nom que vous vous donnerez.

Comme vous avancez dans les jours consacrés au passage de seuil, cherchez-vous un nom qui identifie le sanctuaire intérieur secret de votre âme, qui vous êtes. Comment pouvez-vous le trouver : dans vos rêves, vos rêveries et vos visions, en éveil, en haut des montagnes, au fond de gorges sombres, sur le chemin qui mène au tas de pierres, sous des pierres, dans le ciel, parmi les plantes et les animaux, dans la poussière sous vos pieds ; toute existence animée et inanimée vous entoure de noms potentiels. Le vent chantant dans vos oreilles est chargé des syllabes de votre nom.

Si vous écoutez bien et regardez bien, vous découvrirez un secret connu de tous les peuples primitifs : la Nature est consciente de vous et cherche à vous parler. Par exemple : vous êtes assis, réfléchissant à un problème particulier dans votre vie, un matin, quand soudain, un faucon va voler en cercle trois fois au-dessus de votre tête ou une fourmi va grimper sur votre main ou une pierre brillante va apparaître soudainement à vos pieds. Vous pouvez faire l’expérience d’une relation, une connaissance que notre monde moderne civilisé a perdu.

Un aspect de votre environnement qui peut vous angoisser le plus, un vent très fort, un orage, de la chaleur fulgurante, un froid transperçant les os, un serpent à sonnettes – peut, en fait, devenir un allié et vous révéler la signification de votre nom. Parlez à la Terre Mère. Dites lui que vous êtes venu séjourner quelques jours et que vous désirez apprendre les leçons qu’elle a pour vous. Mais alors, quelque chose doit venir de vous – une façon de sentir – d’embrasser ce qui est offert. De ce donner/ recevoir est né la création mythique de votre nom.

Se donner un nom est une puissante médecine. L’objet spécifique de la mythologie de soi est de se  transformer ou de se donner de l’énergie en s’octroyant un nom ou une histoire- bien sûr, si celui qui se donne le nom veut bien l’assumer. Celui qui donne peu de temps, de pensées ou de compréhension au nom qu’il s’octroie en reçoit peu de bénéfice. Celui qui attend avant de découvrir, qui peine dans l’obscurité, les pierres cassées, sera récompensé par une destinée mythique comme un phare dans la nuit.

Une des raisons de votre présence ici est le rêve. Parce que vous êtes venu à la Mère Terre pour faire l’expérience du rêve, vous devez vous attendre, anticiper et espérer qu’elle vous parlera à travers les innombrables rêveurs qui sont passés là avant vous.

Parfois les rêves de la Quête de Vision sont singulièrement clairs et puissants. Par eux, le rêveur trouve un nom, une histoire ou une mission. Quelquefois les rêves sont ambigus et confus, comme un labyrinthe qui semble impliquer les rêves d’autres nombreux rêveurs. Quelquefois, les rêves sont personnels et exigeants émotionnellement ; le rêveur se réveille en larmes, dépassé par une émotion soudaine. Quelquefois, les rêves émergent vaguement, de façon dérangeante, dans le conscient. Quelquefois, les rêves vont et viennent comme des marées, déposant leurs changements sur la grève de la conscience, ce dont le rêveur n’est pas conscient. Souvent les rêves se passent quand les yeux du rêveur sont grands ouverts.

Où que vous soyez, assis ou dormant dans votre sac de couchage, essayez d’écrire vos rêves. Considérez-les comme des présages, des leçons, des messages de l’inconscient collectif. Remarquez comment vos rêves font surface dans votre inconscient des semaines, même des mois plus tard. Les symboles de ces rêves peuvent être utilisés pour donner du pouvoir à votre vie. La Quête de Vision d’une vie est la recherche de mythes auxquels se conformer, les rêves sont la trame des mythes.

Les rêves montrent le chemin, c’est-à-dire ils sont le chemin. Notre petite vie, notre respiration fragile, naviguent sur un océan de rêves. Il y a une vieille école de pensée qui insiste sur le fait que la vie elle-même est un rêve, qu’il n’y a pas de réalité en dehors de ce rêve. Une autre école de pensée ancienne insiste que toute vie n’est que le rêve de Dieu. Une troisième école est d’accord avec les deux précédentes et ajoute que vous êtes Dieu.

Rêvez-vous ou êtes-vous éveillé ? Ouvrez vos yeux et regardez autour de vous. Vous êtes entouré par des cycles naturels d’éveil et de sommeil. Même la fleur de printemps s’éveille de sa graine ensommeillée et retombe dans un rêve de fin.

C’est la dernière nuit, la nuit de l’horloge de la mort ; vous êtes accroupi dans votre cercle de prières, attendant la mort, cherchant à naître. Le vent de la nuit rafraîchit la moelle de vos os. Vous vous sentez seul ; impuissant ; insignifiant ; déplacé et apeuré ; de quelle utilité sont les mots, les prières, les implorations, les  cris ? Le silence se moque de vous avec une éloquence inaccessible. Les étoiles vous scrutent de leur lumière générée avant l’apparition des hommes sur la terre.

Croyez-vous vraiment que votre imploration de la Quête de Vision trouvera une réponse ? De quel droit ? y a t’il des personnes qui le méritent mieux que vous ?

C’est le moment d’examiner vos motivations, pourquoi êtes-vous ici, osant croire que vous obtiendrez ce que vous désirez ; la personne la plus proche est très loin. Il n’y a personne pour applaudir votre piété.

Implorez une vision pour vous même ou vos gens. Si vous implorez pour vous uniquement, les cieux deviendront impénétrables ; votre imploration ne s’étendra pas plus loin que votre propre bouche. Aucune personne vivant sur terre n’a le droit d’implorer exclusivement pour elle. Nous sommes tous liés. Notre destinée est commune.

Il n’y a pas de formule pré-établie pour l’imploration. Il y a une multitude de disciplines spirituelles, des formules de prières et des pratiques spirituelles à votre disposition. Utilisez la technique avec laquelle vous vous sentez à l’aise. Vous n’avez pas besoin d’utiliser les mots. Une imploration appropriée pour une personne ressentant très profondément ce que les mots ne peuvent exprimer  est une imploration toute simple, informulée, libre de toute tradition. Implorez tout simplement aussi longtemps et aussi fort que vous avez besoin. Personne n’a dit que la Quête spirituelle devait être sans impuissance, votre peur, vos doutes ; implorez une vision pour vos gens.

Le monde dans lequel vous vivez est rempli de gens cherchant le pouvoir, mais ce n’est pas le pouvoir de la vision. Vous êtes allongé sur la poussière comme n’importe quel malheureux, mourrant dans votre cercle de prières. Puisse le cri qui sort de vous provenir de votre désir le plus profond de redevenir entier ainsi que votre monde.

Certainement, votre imploration aura une réponse. L’obscurité passera. L’aube apportera la réponse. Un jour, également, la mort paraîtra. Comme le jour qui se lève. Alors, implorez une vision. Implorez encore et encore, jusqu’à ce que votre cri devienne un grain de sable et vous la perle de nacre.

Le bienfait de la recherche d’une quête de vision est d’apprendre les postures sacrées solitaires des pèlerins innombrables qui, depuis le début des temps, ont cherché à voir ; la quête de vision est une recherche pour aller plus loin, pour connaître.

Pendant un jour et deux nuits du seuil vous rechercherez la vision. Mais cette vision peut être très variée. La vision est sagesse. Elle est perception pénétrante de la nature des choses ; la vision est un sentiment profond d’équilibre, d’harmonie avec toute chose. Elle est la capacité de voir l’avenir ; la vision est la capacité de rêver. Elle est une impulsion d’une énergie  créative personnelle ; la vision est une connaissance transcendante et mystique – la conscience cosmique. La vision « est » simplement.